plasticienne / céramiste / graphiste
Issues de volcans
Depuis l'ancestrale conjonction du rouge de lave, de sang, et du noir innombrable, pour atteindre le territoire ineffable de la multiplicité des apparences chromatiques, Nahoko Waki fait sourdre de ses terres certains aspects d'une approche esthétique d'origine japonaise, mêlée de bien d'autres parcours.
Ne s'agit-il pas de confier aux flammes une composition « émaillée » d'espaces, de distorsions, de sidérations? La recherche d'une diaphanéité est associée à celle de textures héritées du bronze. Des matières combinent le brut apparent à une complexité. Des « figures » associent le minéral, le végétal et l'animal, tandis qu'une coupe thériomorphe voisine avec une « sagesse » d'Athéna perchée sur sa branche. Nous sont suggérées des esquisses au fond d'un blanc pur, une flaque d'eau innervée, des spirales d'espaces infinis, des coquilles improbables incrustées de lumière, une terre irriguée d'essences contournées. Un bleu irisé, veiné, un violet d'où émerge le rouge d'une divinité « kami » ou bien constellé de galaxies ardentes sont les signes de la quête d'une perfection de courbes temporelles et de l'essentiel d'un geste d'épure, saisi par la beauté du monde.
La notion japonaise de « ma » concerne une transition, apparemment « silencieuse», établissant une relation essentielle. Favorable à l'émergence d'une singularité artistique, elle éclaire ces instants rythmés qui font jaillir des intentions sans cesse différentes, uniques, hybrides, contournées, dissymétriques, ardentes, irrégulières, fuyantes...